Le service spécialisé en gériatrie et dans le traitement des AVC de l'hôpital de Levanger a éradiqué le problème des chutes grâce à la supervision numérique RoomMate
L'hôpital de Levanger est composé de plusieurs services spécialisés avec, entre autres, un service d’urgence, une maternité, un service pédiatrique, des services cliniques et chirurgicaux, ainsi qu’un département consacré aux soins psychiatriques. L’hôpital de Levanger est l’hôpital local des 100 000 habitants qui résident dans la partie sud du comté du Nord-Trøndelag, situé au centre du pays.
Les chutes, un grand défi pour les services hospitaliers
En 2021, l’un des services cliniques en charge de la gériatrie et des accidents vasculaires cérébraux de l’hôpital s’est trouvé confronté à une augmentation considérable des chutes chez les patients (20 cette année-là), et l’hôpital a décidé de chercher des solutions afin de remédier à cette situation préoccupante. Une chute peut avoir de graves conséquences, tant sur le plan financier que pour la victime de la chute et peut marquer le début d’une maladie de longue durée qui peut engendrer une diminution non négligeable des capacités fonctionnelles.
Une seule chute avec fracture de la hanche coûte en moyenne un million de norvégien couronnes (environ 100.000 EUR) et nécessite énormément de ressources en termes de personnel et de gestion des soins
Les changements démographiques prévus d’ici 2035 incitent fortement au travail de prévention contre les chutes. En effet, une recherche menée par une municipalité du comté du Midt-Trøndelag (au centre du pays) prévoit une augmentation de 156% des personnes âgées de 80 à 89 ans au niveau régional, mais probablement aussi au niveau national.
L'hôpital de Levanger s’est mis prospecter pour trouver une solution dans le domaine de la technologie, qui soit spécialement développée pour la gestion des chutes, et a finit par découvrir le dispositif RoomMate auprès de l’hôpital universitaire de Tromsø.
Après une étude approfondie des coûts en collaboration avec le service des achats et le service informatique, l’hôpital a déposé une demande de financement pour lancer le projet. L’hôpital universitaire de Tromsø a fourni une analyse des risques et de vulnérabilité du système, analyse qui a servi de base de travail et a ensuite été soumise auprès de l’organisme régional de santé publique qui administre les hôpitaux des comtés du Nord-Trøndelag, Møre et Romsdal (Midt-Helse).
Confidentialité et compétence en matière de consentement
L’hôpital a également dû se familiariser avec les procédures applicables en matière de protection des personnes et des données à caractère personnel.
Un dialogue concernant la compétence en matière de consentement a par ailleurs été rapidement entamé avec le gouverneur du comté. À l'heure actuelle, l’obtention du consentement pour l’utilisation du dispositif RoomMate n’est pas obligatoire car il ne s’agit pas d’un dispositif de « surveillance », mais d’un outil destiné à prévenir les blessures, obligation légale à laquelle l’hôpital doit se conformer.
À partir de novembre 2021, l'hôpital de Levanger a ainsi pris un certain nombre de mesures afin d’implémenter RoomMate et en récolte aujourd’hui tous les bénéfices.
Les bénéfices de l’utilisation de RoomMate pour l’hôpital
- Il doit répondre à un réel désir de changement en interne.
- Les employés doivent en voir les avantages et les chefs de service doivent faciliter l’apport de nouvelles idées.
- Une foi inébranlable et contagieuse dans le projet est nécessaire.
- Il est important de tirer profit de l’expérience des autres. Partir de zéro n’est pas obligatoire. Pour ce projet, c’est l’hôpital universitaire de Tromsø qui a ouvert la voie à l’hôpital de Levanger.
- Collaborer avec la municipalité et les institutions. L’hôpital de Levanger a notamment collaboré avec l’hôpital d'Ålesund tout au long du processus.
- Tous les employés doivent être formés à l’utilisation de RoomMate. L’appropriation par le personnel de l’outil crée un engagement envers le changement dans les routines de travail.
- L’absence d’un cahier des charges trop spécifique lors du démarrage du projet et durant la phase test a contribué à l’appropriation par le personnel d’une technologie devenue par là-même « inoffensive » à leurs yeux.
Les bénéfices de l’utilisation de RoomMate pour l’hôpital
- Une économie financière grâce à la réduction du nombre d’employés la nuit.
- Plus de tranquillité pour les patients dont le sommeil s’est amélioré. Ceci est particulièrement important pour le rétablissement des patients dont la mobilité se détériore ou en cas de démence, et peut notamment raccourcir la durée du séjour à l’hôpital.
- Les veilleurs de nuit qui travaillent seuls sont moins stressés grâce aux notifications sur leur téléphone portable.
- Supervision moins active (supervision physique uniquement en cas de nécessité).
- Aucune chute n’a été enregistrée depuis 3 mois.
- Sécurité accrue des patients.
- Sécurité pour le patient mais aussi pour ses proches.
- Meilleure utilisation des ressources humaines.
- Une plus grande tranquillité d'esprit permet au personnel de se consacrer à la réalisation d’autres tâches car il est libéré de la contrainte de supervisions physiques obligatoires et parfois inutiles.
- L’utilisation de RoomMate a permis de mettre l’accent sur les risques en matière de chute, risques qui sont immédiatement évalués grâce au dispositif.
L’implication, un facteur clé
Pour l’hôpital, le facteur essentiel réside dans l’implication de tous les utilisateurs. Dès le départ, les chefs de service ont investi tous les employés et veillé à ce que tout le personnel maîtrise l’intégralité des fonctions de l’appareil. Cette stratégie a conduit à un engagement du personnel envers le projet et à une bonne implémentation de la solution. L’investissement du personnel garantit la capacité de chacun à réaliser les tâches nécessaires au bon fonctionnement du service.
L’hôpital implique également les proches des patients avant la mise en service de RoomMate et les rassure sur les conséquences de l’utilisation de la technologie dans le cadre du traitement. Les proches sont également informés des nouvelles routines mises en place par l’hôpital afin de mieux assurer la sécurité des patients. Grâce à une bonne information sur le fonctionnement du dispositif, les proches gagnent en confiance, ce qui, à terme, rassure également le patient.
Se concentrer sur la qualité du service et la charge de travail
L’objectif principal de l’hôpital concernait l’amélioration de la qualité des services et l’adaptation de la charge de travail – l’aspect économique, bien que non négligeable, était secondaire. Plusieurs mesures avaient été envisagées et essayées au paravent comme l’utilisation de matériel ergonomique par exemple (coussins rehausseurs dans les fauteuils inclinables etc.). Néanmoins, c’est le changement induis par RoomMate dans les routines de travail des employés qui a apporté le plus de valeur ajoutée au service – pour le personnel de santé, les patients et leurs proches. La technologie du bien-être n’a pas pour objet de se substituer à l’approche clinique du service mais constituera une mesure importante dans le futur, si l’on considère l’augmentation du nombre de personnes âgées sur le territoire.
Gain de temps pour le suivi des patients
D’après Madame Ingrid Elisabet Aukrust, qui dirige un projet de développement de nouvelles technologies et de nouveaux processus de travail dans le domaine des soins aux patients, « La plus grande contribution de RoomMate est peut-être l’amélioration de la qualité du sommeil des patients qui ne sont plus dérangés par la supervision physique. D’ailleurs, le personnel soignant a le sentiment de fournir un travail de meilleure qualité durant la garde de nuit ».
« La technologie RoomMate créé plus de calme et de fluidité, et a également permis de dégager plus de temps pour le suivi des patients les plus atteints ». Selon Madame Aukrust, l’absence de risque de blessure en cas de chute durant les gardes est un facteur de grande satisfaction pour le personnel soignant. Elle pense également qu’il est plus intrusif et dérangeant pour le patient d’être constamment entouré et suivi la nuit par une personne que d’être « accompagné » par le moniteur.
« Ces 3 mois sans chutes sont source de fierté pour les soignants dans le cadre de leur mission quotidienne et nous pouvons désormais consacrer nos efforts pour développer le travail de prévention contre les chutes » conclut-elle.